Les Résistants

La Résistance en Pévèle

Quelques rues de communes du Pévèle, telles que Flines lez Râches, Nomain, Aix, Auchy, Bersée, Cappelle, Landas, Orchies, Genech, portent le nom de héros anonymes en souvenir de leurs actions à l’occasion de la Libération.
Le 1er septembre 1944 un état major allemand est encore dans le village de Flines lez Râches. Très mal armés, les F.F.I. prennent leur position de combat dans le bois de Flines ; ils y passent la nuit. Ils ramassent une douzaine de soldats allemands qu’ils font prisonniers, non sans quelques difficultés. C’est l’occasion d’obtenir quelques fusils avec peu de munitions et quelques grenades.
Au lever du jour du 2 Septembre 1944, les F.F.I. regagnent la Mairie avec leurs prisonniers ; que faut-il en faire, alors qu’une surprise est toujours possible ? Le Chef de section reçoit l’ordre de se rendre à la Fosse Déjardin à Waziers ; la colonne se met en marche et après avoir traversé Anhiers, se dirige sur la Mairie. La commune de Waziers est libérée et les F.F.I. participent à 11 heures au défilé. A midi la section flinoise est de retour dans la commune de Flines, elle aussi libérée, mais malheureusement la région n’est pas complètement débarrassée.
Le bruit se répand qu’à Auchy des combats se déroulent entre S.S. et F.F.I. et que ceux-ci demandent du renfort. Sous la pression de la foule, les patriotes organisent un départ pour Auchy dans un camion bondé de volontaires plus ou moins bien armés.
A Auchy, les F.F.I. de l’endroit déclarent qu’il n’y a rien à signaler dans le village, mais qu’il existe des nids de résistance entre Cappelle et Pont à Marcq au lieu dit « La Croisette ». Le chef de patrouille demande alors d’arrêter au passage le camion de Flines et continue sa route vers Cappelle. Là un groupe de F.F.I. s’apprête à partir pour Pont à Marcq où la bataille fait rage. Des balles tirées de la grand’route de Pont à Marcq sifflent. Un Allemand est fait prisonnier. Pendant son interrogation, celui-ci se baisse continuellement dans le fossé comme pris de frayeur.
C’est alors qu’arrive une camionnette d’allemands et que des armes automatiques dissimulées çà et là se mettent à fonctionner.
Pendant que cette lutte inégale s’engage, le camion de Flines n’a pas été arrêté à Auchy. On a dit aux F.F.I. qu’ils peuvent aller à « la Croisette » et c’est ainsi que le camion arrive à 600 mètres des lieux du combat à Canchomprez. Le chef de section fait descendre ses hommes et les met en position de combat.
L’ennemi a mis en ligne plusieurs autos blindées. Devant cette supériorité écrasante, le chef donne l’ordre de repli et le camion repart vers Auchy pour aller chercher du renfort. Mais tous n’entendent pas cet ordre ou ne peuvent l’exécuter. L’ennemi, largement déployé, a presque complètement encerclé les F.F.I. dont les derniers combattants se trouvent sous le feu d’une auto-mitrailleuse. Les S.S. ne font aucun prisonnier et massacrent littéralement les vaillants F.F.I.
Au cours de ce premier engagement on relève 16 tués ; 3 flinois furent blessés et purent se soustraire au coup de grâce.
Les S.S. se mettent à la poursuite des F.F.I. qu’ils rejoignent à Auchy. Une auto blindée surgit sur la route ; à sa vue les F.F.I. entrent dans un café et se dispersent dans le verger situé derrière l’habitation ; les allemands les aperçoivent et les tuent dans le verger. 6 nouvelles victimes sont à dénombrer.
Le souvenir de leur bravoure n’est pas effacé ; il est perpétué par un monument qui est élevé à l’endroit même où ils sont tombés. L’Amicale des anciens de la Résistance célèbre chaque année, le premier dimanche de septembre, un obit solennel à la mémoire de ses camarades morts pour la France en combattant pour la Libération.

Evelyne CHEMIN in Pays de pévèle N° 50, 2001.

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