Travaux de l’Académie

TECHNIQUES

Arriver à écrire le flinois parait impossible au départ compte tenu de la prononciation de certains mots et de phrases toutes faites.
Quelques flinois de réputation ont essayé et ont été rebutés par la difficulté.
Le flinois est avant tout une langue orale et transmise de générations en générations.
En principe les patois sont des langues pauvres, avec peu de vocabulaire, d’où les nuances et les phrases imagées.
Le « flinois » est une langue latine, dérivée du bas latin, du rouchi, on retrouve des analogies avec le picard et avec le wallon.
Beaucoup de mots impossibles à écrire (en français) ont une terminaison bizarre qui provient de l’influence des différentes nationalités de la région, du passage d’armées étrangères, etc. Nous ne sommes vraiment français que depuis Louis XIV.
Des intonations qui viendraient de l’anglo-saxon. Un garçon anglais est un « boy », à Flines une meule est eine « mo-ye » ; eine ro-ye, une ligne pour semer ; in lo-ye pour lier, etc…
Les phonèmes n’étant pas à la portée de tous, nous avons contourné ces difficultés par la simple phonétique que nous connaissons de la lecture du français appris à l’école.
Les mots à terminaison particulière seront écrits avec un « w’ » (pour la consonance finale W et le e muet) pour certains et par « -ye » pour d’autres. Par exemple : un moineau se dit dans le nord « mouchon » et à Flines il se prononce « mouchainw’ », un oiseau se dit dans le nord « ojiau » à Flines c’est « ojaiw’ », un poussin dans le nord se dit « pouchin », à Flines « pouchan-ye », etc., etc…
Beaucoup d’’autres particularités qui posent questions.
Par exemple : à Flines quand on « cache », ça veut dire que l’on cherche quelque chose ; quand on « muche » que l’on cache quelque chose… ! Le verbe «cachiw’» veut dire «chercher», «muchiw’» c’est cacher !
La principale difficulté n’est pas l’écriture des mots, c’est la lecture et l’écriture de phrases car l’habitude est surtout dans l’oral.
C’est pour cela que l’on recommande avant tout, de lire « le flinois » à voix haute pour reconnaître les mots à leur son.
On n’a pas l’habitude de les voir et de les lire mais on les a entendus.
Tout le début n’est que déchiffrage de mots inconnus, qu’il faut reconnaître et retenir.
La lecture est plus rapide lorsque l’on reconnait les mots (comme en français).
Tout un nouvel apprentissage.
F.B.